Sa dénomination signifierait ''cam mar'' en dialecte celto-ligure ''champs recouvert d'eau'' et ''n'a cap marca'' ou ''cara-marca'' en langue d'oc ''n'a pas de frontières'', ''chère frontière'' ou peut-être même encore serait-elle issue de Caii Mariu Agger (camp de Marius en Latin)...? Plusieurs hypothèses ont été émises et reconnues par certains historiens... La Camargue représente la région située dans le delta du Rhône, avec à l'est le Grand Rhône, à l'ouest le Petit Rhône et au sud les rivages de la Méditerranée. Le Rhône s'étend avec ses deux bras, en amont d'Arles jusqu'à Fourques. On distingue le petit Rhône qui lui prend son embouchure aux Saintes- Maries -de la -Mer. Le Grand Rhône prend la sienne à Port- Saint-Louis-du-Rhône. Très souvent au fil des siècles, les limites de la Camargue se sont modifiées. Aujourd'hui, la Grande Camargue est située entre les deux bras du Rhône.A l'ouest du Rhône, se trouvent la petite Camargue et à l'est du Grand Rhône, Le Plan du Bourg. L'ensemble du delta serait estimé à environ 150000 hectares.
La Camargue a encore beaucoup évolué dans son aspect, au cours de ces dernières années. Elle ne ressemble plus vraiment à la Camargue d'antan, une terre beaucoup plus difficile et isolée. Elle reste toutefois l'un des derniers paradis en Europe pour la faune et la flore locales qui se sont adaptées à son environnement. La Camargue possède un écosystème particulier et un équilibre fragile qui méritent d'être préservés. Elle est dépendante de la volonté de l'homme qui en dépit des tourments rencontrés souhaite plus que tout la maintenir et la protéger. Aux eaux du Rhône et à celles de la Méditerranée, est venue s'ajouter une multitude de canaux pour doser à bon escient l'eau et le sel indissociables de cette terre âpre. Depuis toujours, l'histoire de la Camargue a été régie par une incessante et profitable maîtrise de l'eau : de l'eau en excès ou insuffisante, trop de sel ou trop rare... Un souci constant...!
Un déséquilibre profond et mal géré aurait pu avoir des conséquences sérieuses. Qu'il s'agisse du soleil parfois brûlant, du mistral violent, des pluies diluviennes, de la sécheresse, des inondations...les éléments dits naturels peuvent parfois jouer de très vilains tours. La nature n'est pas toujours aussi bien faite qu'on le prétend et la main de l'homme peut quelquefois l'aider. Car en Camargue en plein coeur d'une nature restée intacte, on vit aussi de la vigne, du riz, de la pêche, de l'élevage, de l'exploitation du sel, du tourisme... Si l'homme n'était pas intervenu, il y a fort à parier que cette terre ressemblerait depuis longtemps à une étendue désertique, brûlée par le sel et le soleil. L'homme a su conserver la faune et la flore, tout en y développant des cultures et des traditions maintenues de génération en génération.
Son aspect varie d'un paysage à l'autre. De quoi dépayser le plus citadin d'entre nous et se rapprocher de la nature ! Elle est constituée par des roselières et des marais peu salés, bordant l'étang de Vaccarès. La Grande Camargue est la terre agricole par excellence. Voici une région dans ce coin de France qui peut prendre bien des aspects, souvent d'une intense luminosité, parfois magnifique, parfois désolée, parfois dévastée, une terre pleine de contradictions...
Les landes et les sansouires occupent une très large place. Les vents du sud se plaisent inlassablement à mêler le sable venue de la mer aux terres. Le sel imprègne à la surface les terres argileuses et dures. Durant l'hiver, ces terres se transforment en marais. L'eau y stagne et ne parvient pas à traverser la couche. L'été, il en va encore tout autrement. La terre se craquelle à perte de vue, desséchée par le vent, sous un soleil de plomb. Une région tout en contraste d'une saison à l'autre, où rien ne se ressemble et ne se contrôle !
Cette nature profonde abrite une flore abondante. Elle se compose d'une végétation halophile, constituée à partir d'enganes, de phramites, de salicornes, de bardanes, de cornes de cerf, de chardon bleu, de tamaris, ce petit arbuste au feuilletage duveteux et typique des bords de la Méditerranée...et aussi de saladelle. La saladelle nommée lavande de mer est une fleur qui passe du rouge, au vert, au gris bleu et occupe une place importante dans la culture camarguaise. On la cueille en septembre pour en faire des bouquets qui se conservent longtemps. Elle compose aussi le bouquet des mariées. Marais, étangs, tourbières sont disséminés ici et là...
L'Etang de Vaccarès aux reflets multicolores que lui procure le soleil, donne parfois l'illusion de la mer tellement proche. Chênes, frênes, saules blancs, robiniers, peupliers, pins parasols, génévriers de Phénicie, oyats pour stabiliser les dunes et l'avancée de la mer offrent des paysages qui ne se ressemblent jamais tout à fait. Et dans les points d'eau saumâtre poussent roselets, joncs, carex, plantins, renoncules etc... Tout est sujet à l'étonnement et à l'émerveillement. On se demande souvent comment autant de végétation peut se développer dans une terre réputée à forte salinité. Les dunes bordent tout le long du littoral. Si les eaux du Rhône facilitent le maintien de l'agriculture, le paysage se modifie alors au gré des rizières et des salins. Le climat de la Camargue n'est pas sans rappeler certaines contrées d'Asie. Dans les années 30-40, des Indochinois s'établirent en France pour y trouver du travail. Sous le régime de Vichy, beaucoup d'entre eux furent disséminés aux quatre coins de France. Un grand nombre vint aider en Camargue les entreprises travaillant à la riziculture, une culture qu'ils connaissaient bien dans leur pays d'origine.
La faune sauvage s'est très bien adaptée à ce milieu idéal pour se camoufler. Et il n'est pas rare aux visiteurs d'apercevoir même très furtivement ses hôtes : sanglier, lièvre, putois, belette, couleuvre, coléoptère, papillon de fleurs, batracien, aigrette, huppe, petit duc, chouette chevêche, cormoran, canard, barge, chevalier, bécasse d'eau, poule d'eau, avocette, goéland, mouette rieuse, guêpier... Ils ont tous su faire leur place et s'acclimater. On ne peut pas évoquer la Camargue sans penser au flamant rose, un oiseau qui doit sa couleur aux crevettes, sa nourriture préférée. 122000 oiseaux locaux et migrateurs se partagent les étendues. Dans les étangs prolifèrent aussi toute une variété de poissons : muge, anguille, loup, sandre, carpe, mulet...
Le ragondin (ou myocastor) importé d'Amérique s'y est établi et a proliféré. Difficile de déterminer exactement comment il est parvenu au delta du Rhône mais il s'est parfaitement adapté à cette zone humide et n'a que très peu de prédateurs. La Camargue se devait donc de compter une réserve naturelle nationale et un Parc Naturel Régional.
Elle ne se limite donc pas aux Saintes-Maries de la Mer, petit village réputé pour son aspect touristique, ses ruelles où il fait bon flâner, son église et pour ses deux pélerinages gitans annuels, hauts en couleurs et en festivités. C'est aussi une terre où les traditions locales sont très ancrées et entretenues. Le cheval blanc qu'une légende voudrait qu'il soit né de l'écume de la mer et le taureau noir ébène sont complètement intégrés au folklore camarguais. Le cheval vit encore en troupeau et en semi-liberté. Il s'avère une aide précieuse pour le travail du gardian. Le taureau Camargue est élevé dans les manades. Non seulement, il ne ressemble pas avec ses cornes en forme de lyre au taureau espagnol beaucoup plus massif, mais il n'est pas utilisé pour la corrida, juste pour la course camarguaise.
Deux animaux, symboles vivants de cette région, compagnons d'infortune dans le delta, habitués à affronter une nature à l'humeur quelquefois changeante, la chaleur torride, le mistral, le froid, la pluie et les nuées de moustiques ! Car la Camargue, n'en déplaise aux touristes, ne serait plus la Camargue sans ses zones humides et ses nuées de moustiques !
Le peuple Camarguais s'est lui aussi forgé à travers ce paysage, un peuple fier qui a su s'adapter, tirer profit de la nature qui l'entoure et la mettre en valeur. Il n'est pas possible de parler de la Camargue sans avoir une pensée pour le Marquis de Baroncelli, fervent défenseur de cette région. Il vécut au Mas de l'Amarée, proche des Saintes-Maries et que l'on peut toujours apercevoir lorsqu'on emprunte la direction d'Aigues-Mortes. Il voua son existence à la Camargue, lui dédia ses traditions et la fit sortir de l'anonymat.
La Camargue vous accepte si vous l'aimez telle qu'elle est et si vous la respectez ! Alors en route ou en selle si vous préférez pour un tour de Camargue au charme envoûtant ! Laissez vagabonder votre esprit sur ces paysages de grands espaces ! Renouez avec une nature authentique dans une région d'exception où se mêlent et s'entremêlent tous les paradoxes et les contradictions, l'un des derniers paradis encore préservé sur terre...
''Ce qu’il y a de beau en Camargue, c’est le Vaccarès. Souvent, abandonnant la chasse, je viens m’asseoir au bord de ce lac salé, une petite mer qui semble un morceau de la grande, enfermé dans les terres et devenu familier par sa captivité même.
Vers cinq heures du soir, à l’heure où le soleil décline, ces trois lieues d’eau sans une barque, sans une voile pour limiter, transformer leur étendue, ont un aspect admirable…''
Alphonse DAUDET - Les Lettres de Mon Moulin
Its name mean '' cam '' March dialect Celtic- liguure '' under water '' and '' fields is heading marca '' or '' cara - marca in langue d'oc '' n '' ' has no boundaries ,'' '' border '' expensive or perhaps even it would after Caii Mariu Agger ( camp Marius Latin) ... ? Several hypotheses have been recognized by some historians ... The Camargue is the region located in the delta of the Rhone, with east the Grand Rhone, the Petit Rhône west and south shores of the Mediterranean. The Rhone runs with his two arms, upstream of Arles until Fourques . We distinguish the small Rhone takes his mouth to Saintes- Maries- of - Wed Grand Rhône takes his Port Saint -Louis -du- Rhône . Very often over the centuries , the boundaries of the Camargue have changed . Today , Great Camargue is located between the two arms of the Rhone Rhône.A west , are the Camargue and east of the Grand Rhône Plan du Bourg . The entire delta is estimated at 150,000 hectares.
The Camargue has much changed in appearance during recent years. She looks really old in the Camargue , a much more difficult and isolated land. However, it remains one of the last paradises in Europe for the local fauna and flora have adapted to their environment. The Camargue has a unique ecosystem and a delicate balance that should be preserved. It is dependent on the will of the man who , despite the torments faced wants more than anything to keep it and protect it. The waters of the Rhone and those of the Mediterranean, were added a multitude of channels for metering water wisely and dissociated salt this harsh land. Historically, the story of the Camargue was governed by a constant and profitable water management : water excess or insufficient, too much salt or too rare ... A constant concern ... ! A deep and poorly managed imbalance could have serious consequences. Whether it's sometimes scorching sun, the violent mistral , heavy rains , drought , floods ... the so-called natural elements can sometimes play very nasty tricks . Nature is not always done as well as they say , and the hand of man can sometimes help . For the Camargue in the heart of untouched nature , we also saw the vine, rice, fisheries, livestock, salt mining , tourism ... If man had not intervened , there is a good chance that this land look like a long expanse of desert , salt and burnt by the sun. The man kept the flora and fauna , while developing cultures and traditions maintained from generation to generation.
Its appearance varies from one landscape to another. What disorient most of us city and closer to nature ! It is composed of reeds and low salt marshes bordering the pond Vaccarès . Great Camargue is agricultural land par excellence. Here is a region in this corner of France which can take many aspects , often in a high brightness, sometimes beautiful , sometimes desolate , sometimes desolate, a land full of contradictions ...
Moors and sansouires occupy a very large place . Southeast winds delight tirelessly to mix the sand came from the sea to land. Salt impregnated on the surface and the hard clay land . During the winter , these lands become marshes. The water stagnates and fails to pass through the layer . In summer, it is still quite different . The earth cracks of sight , withered by the wind, under a blazing sun. A region of contrasts from one season to another, where nothing looks and not control!
This very nature is home to abundant flora. It consists of a salt-tolerant vegetation , formed from enganes of phramites of samphire , burdock , horns of a deer, blue thistle, tamarisk , this small shrub with fluffy puff and typical of the Mediterranean coast and also ... saladelle . Saladelle also called sea lavender is a flower that changes from red to green to blue gray and occupies an important place in the Camargue culture. It is gathered in September to make bouquets that keep time. It also includes the brides bouquet . Marshes , ponds, bogs are scattered here and there ...
L'Etang Vaccarès with multicolored reflections that gives it the sun sometimes gives the illusion of so nearby sea. Oak, ash , white willow , locust , poplar , pine , juniper Phoenicia , marram grass to stabilize sand dunes and the encroachment of the sea offer landscapes that resemble never quite . And points brackish grow roselets , rushes, sedges, plantains , buttercups etc ... Everything is subject to the amazement and wonder . People often wonder how much vegetation can grow in a land famous high salinity. Dunes bordering along the coast. If the waters of the Rhone facilitate the maintenance of agriculture , the landscape is then modified at the discretion of the rice and salt . The climate of the Camargue is reminiscent of some Asian countries. In 30-40 years , Indo settled in France to find work . Under the Vichy regime , many of them were scattered to the four corners of France . Many came to help companies working in the rice , a culture they were familiar in their country of origin.
The wildlife is very well suited to this ideal environment for camouflage . And it is not uncommon for visitors to see even very stealthily guests : wild boar, hare , skunk , weasel, snake, beetle , butterfly flower , frog , egret , crested , Little Owl , Little Owl , cormorant, duck, barge , knight , water woodcock , moorhen , avocet , gull , gull , bee-eater ... They all knew their place and to acclimatize. We can not discuss the Camargue without thinking flamingo , a bird that gets its color shrimp , his favorite food . 122,000 local and migratory birds shared scopes. In ponds also proliferate a variety of fish : mullet , eel , wolf, pike , carp , mullet ... The nutria or myocastor imported from America settled there and proliferated . Difficult to determine exactly how he reached the Rhone delta but it is perfectly suited to this wet and has very few predators . The Camargue was counting a National Nature Reserve and a Regional Natural Park .
It is therefore not limited to Saintes- Maries de la Mer, a small village famous for its tourist aspect, alleys where you can stroll , its church and its two annual pilgrimages gypsies , high color and festivities. It is also a land where local traditions are deeply rooted and maintained. The white horse a legend that would be born from the foam of the sea and the black bull ebony are inseparable from folklore Camargue . The horse still lives in herds and parole . It is a valuable aid for the work of gardian . The Camargue bull is bred for bull game . Not only it does not look with lyre -shaped horns to much more massive Spanish bull but it is not used for bullfighting , just to the Camargue race. Two animals, living in this region symbols, fellow sufferers in the delta used to face a nature mood sometimes changing the scorching heat , the mistral, the cold, the rain and clouds of mosquitoes ! For the Camargue, no offense to tourists, would not without the Camargue wetlands and its swarms of mosquitoes !
The Camargue people has also forged through this landscape , a proud people who have been able to adapt , take advantage of the nature that surrounds it and the highlight . It is not possible to speak of the Camargue without a thought for the Marquis de Baroncelli , a staunch defender of the region. He lived in the Amarée Mas , near Saintes- Maries and that can still be seen when the direction of Aigues -Mortes borrows . He devoted his life to the Camargue, dedicated to him his traditions and brought them out of anonymity.
The Camargue accepts you if you like it as it is and if you follow ! So saddle up or if you prefer a tour of the Camargue captivating charm ! Let your mind wander over the landscape of wide open spaces ! Reconnect with an authentic nature in an exceptional region where mingle and intertwine all the paradoxes and contradictions , one of the last unspoilt paradise on earth ...
'' What he has beautiful Camargue , the Vaccarès . Often , leaving hunting , I just sit at the edge of the salt lake , a small sea seems a piece of the large, land-locked and become familiar with its captivity itself.
About five o'clock in the evening, at a time when the sun goes down , these three miles of water without a boat without a sail to limit , change their size, have a wonderful appearance ... ''
Alphonse Daudet - Letters from my mill
