Maurice DENUZIERE, journaliste et grand reporter à France Soir et au Monde, n'avait pas habitué ses lecteurs à autant d'humour dans l'un de ses ouvrages. Avec ''un chien de saison'' (Le Livre de Poche), il bouleverse les idées reçues, lui qui était considéré comme une référence dans le domaine des sagas historiques. La preuve en est donnée qu'on peut conjuguer avec plusieurs genres même en littérature.
L'auteur conte les tribulations de Félix Mornand, un célibataire endurci, plutôt égoïste, qui n'aime pas grand chose en définitive si ce n'est son petit confort, sa collection d'objets d'art et ses chemises ! Pas d'autre centre d'intérêt en vue et une existence que l'on pourrait qualifier de bien rangée, une existence certainement très ennuyeuse où il ne se passe pas grand chose, sans l'ombre d'un imprévu. Mais c'était compter sans l'arrivée de Néron, un superbe boxer bringé de 2 ans. Un nouveau venu qui va sérieusement remettre en question sa vie étriquée et ses petites habitudes et l'aider à revoir son comportement.
Son meilleur ami Henry, devant effectuer un séjour en Ecosse, le convainc de garder son chien durant plusieurs semaines. Passée la première rencontre avec Néron, c'est le début de l'aventure pour Félix dans l'univers canin, un univers qui ne lui est pas plus connu que celui des humains et sur lequel il lui reste beaucoup à apprendre. Se succèdent très vite les ennuis et les situations épiques en tout genre. Félix découvre les problèmes liés à la présence d'un chien, les soucis d'intendance, les relations avec la femme de ménage, la cohabitation à deux, la vie de propriétaire, les bêtises, les sorties...et les relations avec les autres. Ce chien sera tout d'abord pour lui une curiosité vivante avant de le trouver finalement sympathique. Sans qu'il en prenne conscience, le chien le sort peu à peu de sa torpeur, le fait délaisser son appartement, s'intéresser à son environnement et à renouer le contact avec son entourage, à oublier la solitude du coeur et à croire en l'affection.
Mais comme tout à une fin, Félix devra rendre Néron à son meilleur ami... Et là commence une nouvelle expérience qu'il n'avait même pas envisagé : quelqu'un lui manque pour la première fois. L'absence du chien se fait cruellement ressentir... Après le départ de l'animal, Félix comprend que son appartement est trop vide, beaucoup trop vide à son goût. Fini les poils sur le tapis, les pieds de table rongés, l'odeur de chien dans le salon, les balades, la complicité... Félix remarque qu'il peut sortir à nouveau comme avant, libre et sans contrainte. Seulement là, il constate qu' il ressort désorienté de cette expérience ''de garde de chien''. Il découvre que Néron lui manque terriblement et qu'en 3 semaines, ce chien a pris une place importante dans sa vie. Il lui a beaucoup appris sur lui, plus qu'un psychanalyste en 20 séances. Grâce à Néron, il a compris cque la solitude n'était pas une fatalité, que la misanthropie se devrait d'être revue à la baisse et qu'une tour d'ivoire solidement bâtie gagnait plus en qualité avec la présence d'une niche et d'un chien. Félix a découvert des choses pratiques et utiles, à s'ouvrir aux autres, à observer, à être désireux de connaître les gens de son quartier... Mais le plus important, c'est peut-être qu'à travers Néron, il a même découvert que quelqu'un pouvait l'aimer tel qu'il était !
Félix se proposera donc à nouveau d'accueillir Néron pour cette fois-ci des vacances qui vont les entraîner tous les deux, loin de la capitale. De nouvelles aventures, des gags à répétition et des rencontres se profileront à l'horizon. Félix découvrira que l'imagination d'un boxer peut être supérieure à ce qu'il imaginait et que son instinct vaut parfois tous les raisonnements humains. L'inclination d'un chien pour lui pendant une saison lui aura sans doute permis de retrouver enfin une capacité affective qui sommeillait en lui depuis bien trop longtemps,de regarder désormais le monde et ''le meilleur ami de l'homme'' avec un tout autre regard...
Voici un roman écrit sur un ton léger, plein d'humour, de fraîcheur et de tendresse. A chaque page, rires et émotions sont au rendez-vous...
''Le chien possède la beauté sans la vanité, la force sans l'insolence, le courage sans la férocité et toutes les vertus de l'homme sans ses vices.''
BYRON.
